Le principe de laïcité vise l’émancipation des citoyennes et des citoyens en leur garantissant l’exercice de leurs droits et libertés indépendamment de toute appartenance philosophique ou religieuse. L’impartialité de l’État qui découle de ce principe doit assurer qu’aucune conviction religieuse ou philosophique ne prend le pas sur une autre dans les décisions et politiques mises en œuvre.

Pourtant, force est de constater aujourd’hui un retour du religieux dans la sphère publique et une expression de plus en plus décomplexée de revendications dogmatiques ou obscurantistes. Souvent d’ailleurs, ce retour en arrière ou les attaques frontales contre des fondamentaux que les militants laïques pensaient acquis s’observent parallèlement au gain d’influence de populismes conservateurs en politique. Pensons seulement à l’Amérique de Trump ou, plus près de chez nous, à la Hongrie de Orban.

Le Centre d’Action Laïque estime que la situation est très préoccupante et qu’elle mérite d’être analysée globalement, plutôt que secteur par secteur. Derrière ce retour du religieux, c’est peut-être aussi un recul des droits et libertés qui s’annonce. Aussi a-t-il décidé de consacrer sa prochaine Convention à la question de la sécularisation. Pour rappel, une Convention laïque, rassemblant l’ensemble des associations et régionales laïques, est organisée tous les trois ans pour débattre des orientations à donner au mouvement. La Convention 2025 aura lieu le 22 novembre prochain au Delta à Namur.

Il s’agira pour le mouvement laïque de dresser l’état des lieux du retour du religieux dans quantité de domaines de la vie en société et de dresser les priorités d’actions pour mettre un terme à cette évolution inquiétante. Il s’agira également d’interroger, dans une démarche libre-exaministe, l’intention des institutions religieuses quant à l’organisation de la démocratie et la citoyenneté.

Ce questionnement n’a bien entendu aucune vocation anti-religieuse. Le mouvement laïque défend fermement la liberté de conscience qui inclut la liberté de croire, de ne pas croire ou de changer de conviction. Mais simplement, nul ne doit se voir imposer une loi autre que la loi civile décidée démocratiquement.

En effet, orienter l’évolution de notre société en fonction de dogmes tirés d’une conviction particulière met à mal l’universalisme des droits et des libertés. Toutes les citoyennes et tous les citoyens, indépendamment de leurs particularités culturelles, philosophiques ou religieuses, bénéficient des mêmes droits et devoirs. Perdre cette balise fondamentale revient à privilégier l’intérêt particulier sur l’intérêt collectif, ce qui ouvre la porte à une désagrégation du corps social.

En préparation de cette Convention, le Centre d’Action Laïque a sollicité ses militants, ses sympathisants et, d’une façon générale, le grand public pour identifier les domaines de la vie société et les thématiques sur lesquels il devrait travailler en priorité lors de la Convention pour faire face à cet enjeu.

Sont ressorties de cette consultation du mouvement laïque, trois thématiques identifiées comme prioritaires:

  • L’extrême droite
  • L’enseignement et la protection de la jeunesse
  • La liberté d’expression, la liberté académique et la liberté artistique

En préparation du jour de la Convention, ces trois thématiques vont être explorées et débattues lors de quantité de débats et activités organisées par les régionales et les associations du Centre d’action laïque.

Ces activités sont publiques et ouvertes à qui souhaiterait contribuer à la réflexion.

Toutes les infos et le programmes sont disponibles sur : convention2025.laicite.be